dimanche 13 mai 2007

Le torrent d'eau claire (3)

La route n'étant pas trop chargée, la voiture l'avale sans mal.
Une fois la voiture repue, nous étions arrivés.

Le bâtiment se tient là, debout, l'air un peu perdu au milieu du port. Derrière lui, il y a les chantiers navals, sur un côté le mouillage des gros navires, et devant lui le port de plaisance. Il doit se sentir un peu trop grand par rapport aux bateaux qui le regardent par en dessous ; il doit se sentir trop petit et trop massif par rapport aux grues du chantier.
C'est surement pour cette raison qu'il fait semblant d'être un bateau : il s'est entouré d'un bassin d'où il émerge.

Dedans, c'est sombre.
C'est une volière à poissons.
Ils sont juste de l'autre côté des parois de verre. Ils évoluent à portée de main.


Les enfants posent leurs mains sur les vitres pour essayer de les attraper.

Les poissons s'ennuient un peu à tourner en rond en n'ayant rien d'autre à faire que de regarder les humains qui passent de l'autre côté. D'un autre côté, il y a beaucoup plus de sortes d'humains que de sortes de poissons qui passent dans l'aquarium.

Bien sûr, il y a les stars. Les requins, les poissons scie. Ceux qui attirent tous les regards et ne se lassent pas d'exhiber leurs dentitions légendaires.
Il y a aussi la nouvelle coqueluche : le poisson clown. Depuis qu'il a fait du cinéma... Et pourtant, il ne peut pas dire qu'il ait fait grand chose pour le film.
Et les mérous s'emmerdent. Ils regrettent Cousteau.

Il y a, de l'autre côté des vitres, des enfants fatigués. Ils voudraient bien s'assoir, là, au milieu des poissons qui volent autour d'eux. Se rouler avec eux, un moment, sur la plage de sable au fond de l'eau. Enfin, sauf dans l'aquarium aux requins, bien sûr.

Au détour d'un couloir, une tortue. Je suis toujours frappé, à la vue d'une tortue. C'est tellement calme, profond, humble et gracieux. Elle se déplace vite, mais ses mouvements sont lents.
Je pense à Roald Dahl. L'enfant et la tortue. Le Garçon qui parlait aux animaux.

À la sortie, on ne sait plus exactement si c'étaient les poissons qui volaient ou nous qui nagions.
On a presque eu l'impression d'avoir été un invité dans leur univers.
En déambulant le long des murs d'eau, suivant les pas d'un Moïse architecte.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bon et puis laisse moi te dire que tes photos me plaisent beaucoup, celle du gosse posant la main sur l'aquarium est super.Bye.