mercredi 6 janvier 2010

Dans la jungle de béton et d'acier…

Ce n'est pas évident d'exprimer une pensée en mots. Même une pensée idiote et sans objet.

Celle-là a poussé sur une sensation.
Vous savez, cette sensation quand on est au pied d'un arbre et que l'on se sent si petit, insignifiant, agité par tant de futilités, s'agitant frénétiquement pour rien…

Et en face de soi, il y a un arbre. Il était là avant toi, il sera là après toi. Il exhale une telle sérénité, il s'élève avec tellement d'élégance. Il est majestueux et grand.

Ça faisait longtemps que je n'avais plus ressenti ça, en fait. Se rappeler que l'on est même pas un grain de sable. Que ce monde est immense, que c'est un privilège inestimable que d'avoir le droit de promener notre insignifiance à sa surface…


Et je me disais…
En fait, c'est si facile de l'oublier.
Quand on est enfant, on s'émerveille de ça. On lève la tête à se dévisser le cou, on considère l'arbre comme un grand frère. Il est tellement immense et réconfortant…

Et puis on grandit, et bien souvent, au lieu de voir combien il est grand et paisible, on se rend compte qu'on a grandit à l'aune de ses branches basses. Autrefois, on se pendait après elles en sautant pour les attraper. Maintenant, on peut les attraper sans trop lever les bras.
On mesure combien on a grandit à son aune.
Et voir les choses comme ça, dans l'illusion de notre éternité, ça peut nous donner l'espèce de fausse certitude qu'on finira par le dépasser, puisqu'on a grandit et qu'on le mesure.

C'est d'une vanité navrante, mais je suis persuadé que notre arrogance d'humains face à la nature vient de ce genre de choses.
Je préfère continuer à voir que l'arbre est toujours si grand, si calme et serein et que j'alimenterai ses racines avant qu'il ne meure.
Mais c'est si facile de l'oublier.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Paris est déjà loin et il a enterré les souvenirs. Le nord t'a accueillit et ouvert une vue sur l'avenir... Malheureusement, le béton est toujours là et tu resteras acier.